RECHERCHES SUR MOLIÈRE.                     97
que Grimarest lui attribuait. C'était sans doute ce qu'il ga­gnait par ane, mais il était loin den avoir le capital.
Les dettes de la comunauté déclarées par Armande Béjard à la fin de l'inventaire, slèvent à près de trois mille livres; mais parmi ces dépenses une grande partie doit étre attrbuée à la veuve de Molre, qui avait dû manquer d'argent après la mort de son mari, puisqu'elle déclare devoir à sa sœur une centaine de livres et à Boudet « ce qu'il justifiera par ses mémoires. » Il y a d'abord les frais du deuil, puis une longue suite de fournisseurs et de marchands : épicier, pâtissier, rôtisseur, franger, linre, tailleurs, brodeur, couturre, perruqure, serrurier, ébéniste, etc Parmi ces créanciers nous distinguerons seulement, « la damoiselle Laforêt, tapissre » dont le nom rappelle le sobriquet don­né à la servante de Molre, et les sieurs « Fra pin et Dupré, apothicaires » que Molière avait dû appeler souvent chez lui, malgré le rôle que jusqu'au dernier moment il faisait jouer à leur corporation sur son théâtre. Il est dû aussi « à Cathe­rine et Laforêt, les servantes, le reste de leurs gages. »
Si l'on cherche à résumer cet inventaire en s'en tenant aux chiffres qu'il renferme, on trouve que Molière laisse en meu­bles, linge, habits, livres, argenterie,deniers comptants, etc, une valeur d'environ........................ i 8 OOO *
Il est dû à la succession, en y comprenant les dix mille livres réclamées par la veuve aux héri­tiers Poquelin, un peu plus de................ 25 000
Total......... 43000
Les dettes s'élèvent à près de............... 3 OOO
L'actif de la succession est donc de......... 40 OOO tt
ou deux cent mille francs d'aujourd'hui et, si l'on tient compte de la dépréciation, cette somme peut s'élever à trois cent mille francs.
L'inventaire de Molière est terminé le 20 mars et tout le contenu en est confié à * ladite damoiselle veuve Molière qui
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